On parle souvent d’ordre du croissant.
Mais en réalité, il y en eu 2 très distincts qui n'ont qu'un point commun : une durée de vie relativement faible.
I - Le premier Ordre du Croissant
Le premier Ordre du Croissant fut fondé en 1268 par le frère du roi de France Louis IX (aussi connu sous le nom de Saint Louis).
Il fut donc fondé par Charles d’Anjou (statut à droite) pour célébrer sa victoire à la bataille du lac Ficin où il a vaincu et capturé le petit-fils de l’empereur du Saint Empire Romain Germanique.
La création de cet ordre vise à récompenser les différents nobles et princes l’ayant aidé pendant la bataille et la guerre. Celui lui servira aussi à se rapprocher de plusieurs nobles qu’il voulait rattachés à sa cause.
L’unique condition d’entrée était que les chevaliers devaient avoir au moins quatre degrés de noblesse du côté paternel.
Néanmoins, à défaut d’investissements dans l’ordre et l’établissement d’une certaine « architecture » interne, il disparut très rapidement et mais inspira plus tard l’Ordre de l’Etoile.
II - Le deuxième Ordre du Croissant
Ce deuxième ordre est complètement différent du premier.
Il perdurera plus longtemps même si sa durée de vie resta relativement faible.
Il fut fondé le 11 août 1448 par René d’Anjou, le roi de Sicile et de Jérusalem, en honneur à Saint Maurice.
Son ambition est d’égaler le prestige de l’Ordre de la Toison d’Or, un autre ordre de chevalerie créé par Philippe le Bon en 1431.
Le nombre de chevaliers était limité à 36 et une personne ne pouvait l’intégrer « s’il n’était duc, prince, marquis, comte, vicomte ou issu d’ancienne chevalerie, e gentilhomme de ses quatre lignées, et que sa personne fut sans vilain cas de reproche ».
L’ordre s’inspirait des mythiques chevaliers de la Table Ronde et René d’Anjou (malgré sa modestie et le fait qu’il ne se soit pas nommé Maître de l’Ordre) se rêva en Arthur.
Les membres de l’Ordre portaient un manteau en velours de couleur rouge doublé de satin blanc.
Sur le côté de leur vêtement était cousu un croissant d’or avec le mot Loz gravé dessus.
C’est un rébus en vieux français qui signifie « Croitre dans la louange ». C’est également la devise de l’ordre.
Il compta d’illustres membres tel que le duc de Milan Francesco Sforza.
Mais l’ordre ne perdura pas.
En 1460, une bulle papale de Paul II, ennemi juré de René d’Anjou, supprima l’ordre de chevalerie.
Il continua faiblement à exister jusqu’en 1480, date de la mort du roi René.