Pendant la Seconde Guerre Mondiale, de grandes puissances se sont affrontées : L’Allemagne, l’Italie, l’URSS, le Royaume-Uni, le Japon, la Chine, les Etats-Unis et la France pour ne citer que les plus grands belligérants.
Mais d’autres pays de moindre taille ont été impliqués dans le conflit et leur histoire pendant la guerre est toute aussi intéressante.
Voyons ici le cas du Brésil qui mit du temps à se décider puis qui s’impliqua au côté des Alliés.
I - Le Brésil d’avant-guerre
Après un coup d’état en 1889 par l’armée, l’Empire du Brésil laisse sa place à une République.
Mais le régime n’a de républicain que le nom et le pouvoir est confisqué par une élite économique de grands propriétaires, les coronels, avec un contrôle des élections pour rester à la tête du pays.
Les années 20 voient de nombreux soulèvements de l’armée ou de la population contre la « vieille république oligarchique ». Ces soulèvements comptent de nombreux ouvriers qui souhaiteraient profiter un peu des profits conservés par les grands propriétaires.
Le 4 octobre 1930, le régime est renversé par un coup d’état de Getulio Vargas (portrait à droite) qui devient alors président. A la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’en 1934 et d’un gouvernement constitutionnel jusqu’en 1937, il devient alors président de l’Estado Novo (une forme de dictature fasciste).
II - Le Brésil pendant la Seconde Guerre Mondiale
Dans un premier temps, le Brésil reste neutre dans le conflit pour pouvoir poursuivre son commerce avec tous les belligérants même si la préférence du régime de Vargas va vers l’Allemagne et l’Italie.
Mais le commerce avec l’Axe devenant de plus en plus difficile, le Brésil se rapproche des Alliés et autorise, en janvier 1942, les américains a installer plusieurs bases aériennes pour aider dans leur lutte sous-marine.
Ce rapprochement contrarie les allemands qui se mettent à couler les navires marchants brésiliens. 13 sont ainsi perdus au premier semestre 1942.
Le Brésil déclare donc la guerre à l’Allemagne et à l’Italie le 22 août 1942.
Mais en raison des délais de recrutement (beaucoup de malade et peu de motivation) et du temps d’entrainement, les premiers brésiliens n’arriveront en Italie qu’à partir de juillet 1944 dans le cadre de la FEB (Força Expedicionaria Brasileira ou Force Expéditionnaire Brésilienne).
Ils seront jusqu’à 25 000 hommes (une division) à se battre en Europe et ils seront intégrés au 4e corps de la Ve armée américaine.
Après de simples missions de reconnaissance, les brésiliens prennent la place des français mobilisés pour le débarquement en Provence.
En dehors d’une attaque frontale « stupide » face à des positions retranchées le 29 novembre 1944, la FEB apporte une contribution importante aux Alliés et fut décisifs dans plus d’un combat.
Ainsi, ils encerclent plus de 20 000 allemands et italiens à Fornoue le 28 avril 1945.
L’aviation brésilienne (sous les ordres de la 12th USAAF) prit aussi part au conflit et effectua de très nombreuses missions qui détruisirent plusieurs milliers de véhicules et de dépôts de munitions ou de carburants.
Les brésiliens cessèrent les combats le 8 mai 1945 à la signature de l’armistice.
En 8 mois de combat, la FEB perdit 443 hommes et captura près de 21 000 soldats.
Leur courage au combat leur valut le respect des Alliés et des Allemands en face.
III - L’après-guerre
Malgré la victoire, la contestation pour plus de démocratie au Brésil continue et Getulio Vargas est destitué le 29 octobre 1945 par l’armée.
Une transition est mise en place jusqu’à la prise de fonction du nouveau président élu le 2 décembre, Eurisco Gaspar Dutra.
Vargas reviendra au pouvoir en tant que président élu en 1951 mais des polémiques et scandales le poussent au suicide le 24 août 1954.
Après la guerre, le Brésil profite de 20 années de démocratie jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle dictature violente en 1964 qui ne se terminera qu’en 1985 à cause de plusieurs crises économiques.