Les premières actualités internationales de l’année 2020 ont été marqués par une forte augmentation des tensions en l’Iran et les Etats-Unis. Ces derniers ont alors menacé l’Iran d’invasion terrestre.
Mais, de quand date la dernière invasion terrestre réussie subie par l’Iran ?
Et bien, ce fut un conflit de faible durée qui prit place pendant la Seconde Guerre Mondiale.
I - Contexte
Depuis le début du XXe siècle, l’Iran est divisé en deux zones d’influence entre le Royaume-Uni et la Russie.
Avec le rétablissement de la monarchie en 1921, le Shah Reza Pahlavi arrive au pouvoir en 1925.
Il entreprend alors de rendre son pays plus indépendant et de le moderniser.
Pour cela, il fait appel aux puissances occidentales n’ayant aucune influence en Iran telle que l’Allemagne, la France et la Suède.
Il se rapproche d’ailleurs économiquement de l’Allemagne qui devient son premier partenaire commercial en 1939.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’Iran garde sa neutralité malgré un rapprochement (purement économique et non idéologique) avec l’Allemagne.
Ce rapprochement fait redouter aux alliés une plus forte coopération entre l’Iran et l’Allemagne qui priverait le Royaume-Uni du pétrole iranien nécessaire à son effort de guerre et qui priverait l’URSS de la ligne de chemin de fer qui lui permet de garder un contact avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Ils décident alors d’envahir l’Iran en 1941.
II - Le conflit
Le conflit sera de très courte durée.
Conscient de la faiblesse de son armée, le Shah demande l’aide des Etats-Unis pour stopper l’invasion. Roosevelt refusera en raison de la proximité entre l’Iran et l’Allemagne nazie tout en obtenant l’assurance des envahisseurs qu’ils laisseront l’Iran indépendant ensuite.
Les britanniques attaquent par le sud à partir du 25 aout et sécurisent rapidement le port et les champs pétroliers d’Abadan. Ils poursuivent ensuite vers le nord en prenant les différentes installations pétrolières et les centres de communication.
Les russes attaquent par le nord. Après de nombreux bombardements, ils avancent rapidement dans le territoire iranien.
Les forces britanniques et soviétiques font leur liaison à Qazvin, à 160km à l’est de Téhéran.
L’Iran se rend alors. Les champs pétroliers sont dans les mains alliés et la ligne de chemin de fer, vitale pour les liaisons entre l’URSS et les Etats-Unis est préservée.
Le nouveau gouvernement iranien expulse alors l’ambassade allemande, italienne, hongroise et roumaine (les pays de l’Axe) mais refuse de livrer les citoyens allemands présents en Iran aux alliés.
Ce refus déclenche alors la prise de Téhéran par les troupes anglo-soviétiques le 17 septembre, l’arrestation du Shah et son exil sur l’ile Maurice. Il est remplacé par son fils, Mohammed Reza Pahlavi, qui restera au pouvoir jusqu’à la Révolution de 1979.
Les alliés quitteront Téhéran le 17 octobre après s’être assuré que l’Iran serait du côté allié pendant la guerre.
III - Conséquences
Le nouveau souverain de l’Iran signe un traité avec les alliés en leur promettant une assistance non militaire à leur effort de guerre en échange de la promesse que les alliés quittent son territoire « pas plus de six mois après la cessation des hostilités ». L’Iran obtient également une plus forte assistance au développement économique du pays.
Le Shah déclarera la guerre à l’Allemagne en septembre 1943 et sera ainsi membre de l’ONU aux côtés des alliés à sa création.
Les britanniques se retireront après la guerre contrairement aux soviétiques qui resteront sur place jusqu’en 1946 en créant deux républiques soviétiques dans le nord du pays. Ces pays fantoches ne résisteront pas au départ des troupes de l’URSS du pays (en échange de quelques concessions pétrolières avantageuses).