Pendant la Seconde Guerre Mondiale, de grandes puissances se sont affrontées : l’Allemagne, l’Italie, l’URSS, le Royaume-Uni, le Japon, la Chine, les Etats-Unis et la France pour ne citer que les plus grands belligérants.
Mais d’autres pays de moindre taille ont été impliqués dans le conflit et leur histoire pendant la guerre est tout aussi intéressante.
Voyons ici le cas de l’Albanie.
I - L’Albanie d’avant-guerre
Président de la République depuis le 31 janvier 1925, Ahmet Zogu se proclame, le 1er septembre 1928, Roi des Albanais sous le nom de Zog Ier (portrait à droite).
Subissant de plein fouet la crise de 1929, le petit royaume voit l’Italie mussolinienne, avec qui des traités d’aide avaient été signés, prendre de plus en plus de poids dans l’économie.
Petit à petit, les officiers de la gendarmerie sont tous italiens et les entreprises italiennes contrôlent l’ensemble de l’économie de l’état.
Zog n’est alors plus que le roi « fantoche » d’un espèce de protectorat italien.
Malgré cela, il essaye un temps de se sortir de cette prise de contrôle mais se résout vite à la soumission et commence à mener un train de vie luxueux. Il durcit également son pouvoir dictatorial ce qui le rend très impopulaire.
Mais l’Italie veut aller plus loin dans le contrôle de l’Albanie. Mussolini veut restaurer l’Empire Romain et prépare une invasion pour le printemps 1939.
Le 7 avril 1939, l’Italie envoie un ultimatum puis attaque.
Les 4 500 hommes de la petite armée albanienne ne peuvent tenir.
Le 8 avril, Zog Ier par en exil et l’Italie occupe le pays.
II - L’Albanie sous occupation italienne (1939-1943)
Le 16 avril 1939, Zog Ier abdique et doit donner sa couronne à Victor Emmanuel III, le roi d’Italie.
Tous les partis politiques sont interdits sauf le Parti fasciste albanais.
En plus du traditionnel aigle bicéphale noir sur fond rouge, le drapeau comporte également une chèvre en hommage à celles utilisés par Skanderbeg pour leurrer les ottomans lors de nombreux affrontements.
Le pays sert de tête de pont italienne lors de sa tentative d’invasion de la Grèce en octobre 1940. La contre-attaque allemande viendra aussi de là pour reprendre le terrain perdu et faire capituler la république hellénique.
Pendant le conflit mondial, l’Albanie s’agrandira de territoires peuplés d’Albanais de la Yougoslavie, du Kosovo et de la Macédoine.
Pour la politique intérieure, c’est plus compliqué.
Ne réussissant pas à combattre efficacement les différents mouvements de résistance (les communistes et les monarchistes comptent parmi les plus actifs), les chefs de gouvernement sont limogés à un rythme effréné et l’ordre est difficilement maintenu.
D’ailleurs, les mouvements de résistance (diamétralement opposés politiquement) font plus d’efforts pour s’affronter entre eux que pour libérer leur pays.
Ils se rassemblent tout de même en 1942 en un Mouvement de Libération Nationale de l’Albanie qui sera vite dominé par les communistes.
Le 25 juillet 1943, après des mois de combat sur son propre territoire, l’Italie capitule et Victor Emmanuel III abdique en tant que roi d’Albanie. Il restera roi d’Italie jusqu’à son abdication le 9 mai 1946 en faveur de son fils.
Le 9 septembre 1943, l’armée allemande pénètre dans le pays et l’occupe mettant à sa tête le Balli Kombëtar, un parti anti-italien, anticommuniste et antiroyaliste.
III - L’occupation allemande et la libération
Sous l’occupation allemande, le territoire reste un royaume (Hitler n’excluant pas un retour de Zog au pouvoir) et un conseil de régence est créé.
La gouvernement albanais pendant cette période est tourné vers la défense des intérêts d’une Grande Albanie (avec une annexion définitive du Kosovo) et se trouve assez peu collaboratif avec les allemands.
Ils refusèrent même de fournir la liste des juifs vivants sur le territoire albanais.
A l’automne 1944, l’armée allemande doit se retirer du territoire devant l’avance des Alliés.
Le Mouvement de Libération Nationale, largement dominé par le Parti Communiste d’Albanie, prend le contrôle du pays.
En janvier 1945, une « Cour Spéciale du Peuple » lance une série de procès contre les collaborateurs, réels ou supposés. Plusieurs milliers de personnes vont ainsi finir fusillés.
Le 10 janvier 1946, la République Populaire d’Albanie est proclamée. Elle prendra fin le 21 mai 1991 avec la chute des différents gouvernements communistes d’Europe de l’Est.