D’innombrables guerres ont eu lieu à la surface de la Terre.
Elles sont souvent déclenchées pour les mêmes raisons comme la gloire, la prise de territoire, avoir plus de richesse ou au nom d’une religion.
Mais parfois, elles se déclenchent pour des raisons plus surprenantes.
Ce fut le cas du conflit opposant la cité de Metz au duc de Lorraine et qui fut causé par un panier de pommes.
I - De fortes tensions et des pommes : les causes du conflit
La Lorraine du XVe siècle est un territoire contesté par plusieurs princes et seigneurs du Saint Empire Romain Germanique, les ducs de Lorraine, de Bar, de Luxembourg ainsi que plusieurs évêques et comtes s’alliant ou s’affrontant selon les périodes.
En 1427, l’abbé de Saint-Martin-lès-Metz cueillit une hottée (un panier) de pommes du jardin de son abbaye et l’envoya à Metz.
Cependant, si Metz dépend de l’évêque de Metz, l’abbaye de Saint Martin était sur les terres de Charles II, le duc de Lorraine.
Celui-ci demanda alors une taxe sur ces fruits qui avaient quittés ses terres.
Mais, arguant des privilèges de la ville, Metz refusa.
La guerre éclata donc … pour une hottée de pommes.
II - Une guerre de pillage et de courage
La ville de Metz pouvait compter sur 1 200 mercenaires et sur les habitants de la ville sachant se battre.
De l’autre côté, l duc de Lorraine peut compter sur le soutien (et les soldats) du duc de Bar, celui de Bade et celui de Bavière.
Il rentre donc dans le conflit avec 20 000 fantassins et 1 000 cavaliers.
La guerre commence en 1428 et le duc de Lorraine commença à piller et ravager les terres appartenant à la ville sans qu’il n’en soit empêché.
Il commença ensuite le siège de Metz.
Mais s’il n’a rencontré aucune résistance lors de ses pillages, c’est que les soldats messins préparaient la défense de la ville avec notamment la construction de nombreuses bombardes.
Ces bombardes semèrent la pagaille dans les troupes du duc qui ne s’étaient pas préparées à faire face à des canons.
La pagaille fut accentuée par de nombreuses sorties des habitants de la cité qui infligèrent de nombreuses pertes dans les rangs de l’armée ducale.
Ne s’attendant pas à tant de courage et de résistance de la part de Metz, Charles II de Lorraine leva le siège et reprit les pillages jusqu’en 1429.
III - Une paix blanche qui met fin à une guerre absurde
De nombreuses villages ont été rasés pendant le conflit (dont l’abbaye de Saint-Martin-lès-Metz) et les deux camps sont à genoux.
Metz est épuisé et le duché de Lorraine est ruiné.
Les deux camps décident alors de faire la paix, une paix qui prendra effet le 1er janvier 1430.
Charles II de Lorraine abandonne ses prétentions sur la hottée de pommes et les prisonniers commencent à être échangés.
Mais le duc est très récalcitrant.
A sa mort en 1431, les relations entre le duché et Metz se réchaufferont et sa veuve visitera la ville en 1432.
Elle sera alors reçu avec les honneurs et les prisonniers seront tous relâchés.
Une belle fin pour un conflit qui est considéré comme l’un des plus absurdes de l’Histoire.