Affrontement opposant les Mongols de la Horde d’Or et des troupes venant de la Grande-principauté de Moscou, la bataille de Koulikovo marque le point de départ de l’unification des terres russes et de la création de la Russie.
I - Contexte
La quasi-totalité des différents états russes ont été conquis au XIIIe siècle par Batu, petit fils du célèbre Gengis Khan.
En échange d’une certaine liberté, ces états doivent verser un tribut aux mongols de la Horde d’Or et accepter la présence de mongols dans leurs armées. Plusieurs troupes mongoles seront ainsi présentes à la bataille de la Neva entre Novgorod (avec Alexandre Nevski) et les chevaliers teutoniques.
Malgré ce contrôle, certains états russes montent en puissance et notamment la Grande-principauté de Moscou qui devient le plus puissant des territoires russes sous le règne de Dimitri Ier (portrait à droite).
En 1370, le khan mongol meurt et son successeur est trop jeune.
Le chef de guerre Mamaï devient régent mais il fait face à un gros problème de légitimité puisqu’il n’est pas un descendant du grand Gengis Khan.
Il est donc très vulnérable et cherche à solidifier sa position en s’assurant notamment de la loyauté des territoires versant des tributs. Les troupes envoyés à Moscou en 1378 sont vaincues.
2 ans plus tard, il repart pour châtier les réfractaires moscovites à son autorité, mieux préparé, mieux entouré et avec plus d’hommes.
II - La bataille
Mamaï décide de mener personnellement l’armée et s’allie avec le grand-duc de Lituanie et le prince de Riazan.
Les 3 armées doivent faire leur jonction au camp mongol sur les rives du Don.
Dimitri doit faire vite s’il veut l’emporter.
Il rassemble ses troupes et celles de ses alliés puis, après avoir bénir son armée, se dirige vers le camp mongol.
Voyant les armées de Lituanie et de Riazan approcher, il franchit le Don le 7 septembre 1380 et les deux armées se font face le 8 septembre au matin.
Les troupes mongoles sont estimées à 125 000 hommes et affrontent les 60 000 hommes de Dimitri.
Comme le veut la coutume, les champions de chaque armée s’affrontent. Cela permet généralement d’éviter les bains de sang. Cependant, les deux perdent la vie et la bataille est inévitable.
Dimitri sait qu’il sera visé par les mongols. Il échange donc sa bannière et son armure avec un de ses jeunes boyards, Mikhail Brenok. Il ne se sera pas trompé. Sa bannière est victime d’assauts mongols et Brenok perd très vite la vie.
Après plusieurs heures de combat, les russes se mettent à reculer au vu de leurs lourdes pertes.
Mais Dimitri avait encore un atout dans sa manche : la cavalerie de son cousin, le prince de Serpoukhov.
Celui-ci lance une puissante et vigoureuse charge sur l’arrière des mongols qui les déstabilise.
Les russes reprennent courage et contre-attaquent.
La Horde d’Or est mise en déroute et les mongols sont poursuivi jusqu’à la tombée de la nuit et massacrés.
III - Conséquences
Cette bataille est un vrai carnage.
Les russes perdent près de 20 000 hommes et sortent victorieux de cette affrontement.
L’armée mongole est détruite et on estime que la quasi-totalité des 125 000 hommes perdent la vie pendant la bataille et la poursuite.
Mamaï s’échappe vers la Crimée mais y sera assassiné.
Tokhtamych prendra la tête de la Horde d’Or et réussira à l’unir à nouveau.
Pour les russes, cette bataille a une très forte valeur symbolique.
En effet, elle marque le point de départ de l’unification des différents états russes et est considérée comme un élément fondateur de la Russie.