La France n’a pas toujours perdu ses batailles navales face à l’Angleterre. Grâce à l’habilité et la tactique de certains amiraux, la France a pu infliger des défaites aux anglais sur la mer. C’est notamment le cas à L’Ecluse en 1385 (pas la bataille de L’Ecluse de 1340 qui fut une grosse défaite navale française).
I - Contexte
La guerre de Cent Ans est un conflit ayant opposé la France et l’Angleterre (les Valois contre les Plantagenêt) pour le contrôle de la couronne de France. Il dure depuis 1337.
Pour les aider dans ce conflit, la France est alliée à l’Ecosse dans le cadre de l’Auld Alliance depuis 1295.
Lorsque le très francophile Robert II d’Ecosse montre sur le trône, les français veulent en profiter.
Charles VI, devenu majeur, veut achever le conflit en portant la guerre sur le sol anglais et prépare un débarquement en Ecosse pour attaquer l’Angleterre. Mais la trêve de 1 an signée le 1er mai 1384 et les anglais se mettent à faire le blocus de L’Ecluse, le port où se trouve la flotte française. Le roi Richard II redoute en effet les raids dévastateurs que la marine française a déjà pu faire sur les côtes britanniques.
II - La bataille
Les deux flottes sont de taille équivalente (entre 60 et 180 navires selon les sources).
Mais la flotte française est dans une position défavorable. En effet, en plus de subir le blocus, le 12 mai 1385, les vents sont contraires et les empêchent de sortir du port tandis que ces mêmes vents poussent les anglais vers eux.
Mais Jean de Vienne, l’amiral de la flotte française a des ordres et veut sortir de cette situation pour mener à bien son invasion de l’Angleterre.
Il va donc installer des canons portatifs sur ses bateaux pour lui permettre d’augmenter sa puissance de feu et infliger à distance des dégâts aux anglais.
Dans la nuit du 12 au 13 mai, des navires prussiens de l’escadre anglais désertent et rejoignent la flotte française. Ils livrent à Jean de Vienne les pavillons et équipages anglais à leur bord et se mettent à son service.
Apprennant le retournement de veste des navires prussiens, l’amiral anglais Thomas Percy s’empare et pille les quelques navires prussiens qui lui étaient restés fidèle.
Les français sont maintenant plus nombreux et le moral joue contre les anglais, en manque de confiance face à la trahison prussienne.
Pourtant, le 13 et 14 mai, Percy termine son blocus en étirant sa flotte pour bloquer l’embouchure du Zwin, le fleuve qui permet de sortir du port.
Jean de Vienne décide alors de tenter le tout pour le tout.
Il rassemble tout ses navires, fait donner toutes les voiles et se lance sur la flotte ennemie.
Les anglais enverront un brulôt qui n’aura aucun effet avant que les français ne leur fondent dessus.
Surpris par l’attaque, les anglais n’arrivent pas à la repousser et battent en retraite après quelques heures de combat.
III - Conséquences
Les pertes sont inconnues mais la victoire est indéniablement française.
La flotte anglaise ira se réfugier dans l’embouchure de la Tamise pour empêcher un débarquement ou un raid français sur Londres.
Londres n’étant pas la cible prioritaire de Jean de Vienne, il suivra ses ordres et débarquera le 20 mai en Ecosse.
Il y restera quelques mois, où il assiègera Wark et ravagera la campagne anglaise.