L’esprit de Charles Quint, empereur du Saint Empire Romain Germanique et roi d’Espagne, est à la fête en cette fin mai 1527.
Son premier fils et héritier, le futur Philippe II d’Espagne, vient de naitre.
C’est alors qu’arrive des nouvelles d’Italie.
Après en avoir pris connaissance, il met fin à la fête et se réfugie dans la prière.
Cette nouvelle qui le bouleverse à ce point, c’est le sac de Rome et du Vatican par ses troupes le 6 mai 1527.
I - Contexte
La 6e guerre d’Italie se termine en janvier 1526 à la suite de la défaite à Pavie de François Ier (roi de France) contre Charles Quint (à droite) et la signature du traité de Madrid.
Mais, voyant le Saint Empire prendre trop de pouvoir en Italie du Nord, le Pape Clément VII forme la Ligue de Cognac en mai 1526 avec la France (qui ne rejoindra vraiment la guerre qu’en janvier 1528), Milan, Florence et Gênes contre la puissance habsbourgeoise.
Echouant à ramener le Pape dans son camp, l’empereur fomente une révolte contre lui avec le cardial Pompeo Colonna.
Celui rassemble ses troupes et les lâche sur la ville le 20 septembre.
Assiégé au sein de sa propre ville, le Pape est contraint de quitte la Ligue et son alliance avec la France.
Cependant, dès que Colonna quitte Rome pour Naples, Clément VII rompt le traité signé avec Charles Quint et appelle la France à son secours.
L’Empereur décide alors d’une action militaire directe pour l’Etat Pontifical et envoie Charles de Bourbon à la tête d’une armée.
II - L’assaut sur Rome et le sac de la ville
Charles de Bourbon quitte Arezzo le 20 avril 1527.
Ancien connétable du Royaume de France, il a juré allégeance à Charles Quint et est devenu lieutenant général de ses armées en Italie.
Il profite de la faible défense de la ville pour l’attaquer sans en faire le siège ni artillerie le 6 mai 1527.
Il dispose de 12 à 15 000 lansquenets allemands, dont le commandant vient de tomber malade et dû être rapatrier en Allemagne où il mourra peu après, et environ 20 000 troupes hispano-impériales.
En face, seuls 5 000 hommes défendent la ville mais ils sont dotés de plusieurs canons contrairement aux attaquants.
Charles de Bourbon est à la tête de ses troupes lors de l’assaut mais se fait mortellement blessé par un coup d’arquebuse quand il arrive en haut des remparts.
Privé de son chef, l’armée impériale n’a plus de retenue. Elle prend rapidement Rome et le Vatican.
Clément VII ne doit sa survie qu’au sacrifice héroïque de 147 des 189 gardes suisses qui assurent sa garde rapprochée.
Un sacrifice célébré par Sabaton dans The Last Stand et c’est ce jour là que, chaque année, a lieu le « serment des recrues » où tous les gardes pontificaux jurent de défendre le Pape.
Celui-ci se réfugie dans le château Saint-Ange d’où il assiste, impuissant, au pillage de la ville.
Les habitants sont volés puis égorgés et les églises sont dépouillées.
Les dommages envers le patrimoine artistique de la ville sont incalculables et environ 40 000 habitants périssent pendant le sac de la ville.
Mais les impériaux vont également perdre beaucoup de troupes pendant leur occupation de la cité. En effet, oubliant d’enterrer les cadavres, ils laissent la possibilité aux maladies de se développer.
Près de la moitié des 35 000 soldats impériaux mourront de la peste causée par le carnage.
III - Conséquences
Après 6 mois dans le château Saint-Ange, le Pape capitule auprès des troupes de Charles Quint et part pour Orvieto en décembre 1527.
Après près d’un an de pillage, les dernières troupes impériales quittent Rome en février 1528.
La durée du pillage peut s’expliquer par les multiples défauts de paye dont les lansquenets étaient victimes depuis plusieurs semaines avant le sac et surtout aussi la perte d’un haut commandement légitime.
Une autre raison, discutée par les historiens, pointent également la haine des troupes impériales luthériennes envers la ville centrale du chef de la religion catholique.
Si l’armée quitte Rome, c’est que la France est enfin rentrée dans le conflit en janvier 1528 et que son armée assiège Naples.
Mais la défection d’un amiral génois met la France dans une fâcheuse position.
Son armée est décimée par les maladies et elle capitule le 15 août 1528 à Caserte.
La paix entre le Pape et l’Empereur est signée le 29 avril 1529. Les deux s’allieront même pour remettre un Médicis à Florence (le Pape Clément VII étant lui-même de la famille des Médicis) en renversant la République.
La paix de Cambrai, ou paix des Dames, signée le 3 août 1529 clôture définitivement la septième guerre d’Italie entre la France et Charles Quint qui est alors au zénith de sa puissance.