Immense défaite chrétienne face aux ottomans, la bataille de Varna laisse à ces derniers les mains libres pour s’occuper des derniers vestiges de l’Empire Byzantin.
I - Contexte
Au début 1440, plusieurs souverains européens s’inquiètent de l’expansionnisme et de la puissance toujours plus grande de l’Empire Ottoman.
Les prétentions ottomanes sur les Balkans donnent alors naissance à une alliance entre la Hongrie (dirigée par Ulaszlo Ier), la Pologne (qui a le meme roi que la Hongrie mais qui porte le nom de Ladislas III dont le portrait est à droite) et la Valachie avec le soutien du Pape Eugène IV.
Ils résistent bien et, en juin 1444, le sultan ottoman conclu une trêve avec eux de 10 ans et établit un état serbe indépendant qui doit quand même verser annuellement un tribu aux ottomans.
Mais le Pape n’est pas content de cette trêve.
Il relance le roi de Pologne et de Hongrie qui rompt la trêve en profitant des problèmes ottomans en Anatolie.
La Pologne et la Hongrie ne sont pas soutenus par la Valachie et seul un petit contingent de ces territoires leur parvient.
II - La bataille
Les chrétiens possèdent une armée composée de 25 à 30 000 hommes. En face d’eux se trouve Murad II, revenu d’Anatolie. Il possède la meilleure armée d’Europe de l’époque et fait face aux chrétiens avec une armée de 28 à 60 000 hommes voir 90 000 selon certaines sources.
La fierté du roi hongrois l’empêche de fuir malgré des effectifs ennemis bien plus nombreux que les siens. Il se retranche, dos à la mer, à côté de la ville de Varna.
Les ottomans arrivent et le commandant de l’armée chrétienne, le hongrois Hunyadi résume alors la situation des chrétiens par ces mots : « S’échapper est impossible, se rendre est impensable. Battons-nous avec courage et honorons nos armes. »
Et ils vont se battre. Vaillamment.
Le 10 septembre, la bataille s’engage.
Les ottomans commencent par lancer leur cavalerie sur les chrétiens. Mais ils résistent bien derrière leurs retranchements et les ottomans sont repoussés.
Les chrétiens sont alors bien partis pour l’emporter, bien protégé.
C’est alors que le roi hongrois décide de mener une charge épique avec l’ensemble de la cavalerie polonaise. Ils atteignent presque Murad II mais un poignard frappa le dos du roi qui mourut sur le coup.
Démoralisés par la mort de Ulaszlo, la cavalerie polonaise bat en retraite et se fait mettre en pièce.
Le reste des troupes chrétiennes bat alors en retraite mais les ottomans les rattrapent et les massacrent.
III - Conséquences
Les conséquences sont terribles pour les chrétiens qui perdent 21 000 hommes dont le roi de Hongrie et de Pologne. Sa tête sera d’ailleurs exposée à Andrinople, la capital de l’époque des Ottomans. Ces derniers ne perdent que 4 000 hommes environ.
La Pologne n’eut pas de roi pendant 3 ans et plus personne ne pouvait empêcher dans l’immédiat l’expansion ottomane. Et celle-ci continua.
À la suite de cette bataille, le Péloponnèse tomba sous le contrôle ottoman. Puis ce fut le tour de Constantinople (image à droite) en 1453 et de la Serbie en 1459. L’expansionnisme ottoman en Europe ne fut arrêté qu’au siège de Vienne en 1683.
Les Balkans tombèrent peu à peu sous la domination ottomane, une occupation qui allait durer près de cinq siècles, jusqu’à la Première Guerre Mondiale.