Le Bataillon Sacré de Thèbes, un corps d'élite composé de 150 couples

Corps militaire d’élite de la cité grecque de Thèbes, le Bataillon Sacré fut invaincu en 50 ans et permit à Thèbes de remporter plusieurs victoires face à Sparte et d’imposer temporairement son hégémonie sur la Grèce.

 

I - Histoire du Bataillon Sacré

Le Bataillon Sacré (ou Iokhlos en grec ancien) est le régiment d’élite de l’armée thébaine.Bataillon sacre

Il est créé en -376 par Épaminondas, Pélopidas et Gorgidas après la libération de la ville par suite d’une occupation spartiate.

Ils furent d’abord répartis le long de la ligne de bataille pour motiver et encourager les autres soldats, qui étaient honorés et impressionnés de se battre à leur côté.

À la suite de la bataille de Tégyres, où le bataillon s’illustra particulièrement, il fut choisi comme garde personnelle du commandant de l’armée thébaine, Épaminondas ou Pélopidas à l’époque.

Le Bataillon Sacré s’illustra alors sur de nombreux champs de bataille tels que Leuctres ou Mantineia en se mettant face aux troupes d’élites ennemies sur ordre d’Épaminondas (alors que, traditionnellement, les troupes d’élite étaient face aux troupes adverses les plus faibles pour éviter de subir trop de perte parmi celles-ci).

Avec la mort de Pélopidas puis d’Épaminondas deux ans plus tard, le bataillon fut menacé de disparition mais ses membres insistèrent et il perdura jusqu’en -338 et la bataille de Chéronée.
Face à la cavalerie d’Alexandre le Grand, qui n’était que prince de Macédoine et pas encore appellé le Grand, ils furent décimés et perdirent 254 des 300 hommes du bataillon.

Plein de respect pour cet illustre corps militaire, Philippe de Macédoine, le père d’Alexandre, déclara « Maudit soient ceux qui soupçonnent ces hommes d’avoir pu faire ou subir quoi que ce soit de honteux » avant de les faire enterrer dans un tombeau commun surmonté de la statue d’un lion.

 

II - Formation du Bataillon Sacré

Ce corps d’élite était composé de 150 coupes de pédérastes.Coupes bataillon sacre

En effet, chaque « couple » était constitué d’un adulte (l’éraste) et d’un adolescent (l’éromène).
Cette relation était à l’origine à but purement éducatif avec le benjamin qui devait prendre son ainé pour modèle tandis que ce dernier admirait le premier pour sa beauté.

La relation était normalement purement platonique mais il a pu arriver, d’après certains écrits et poteries, que cela aille plus loin mais cela n’était pas choquant pour l’époque.

Cette relation était acceptée parce que, à l’époque, les seules relations homosexuelles considérées comme « normale » étaient celles entre personnes d’âge différent.

Le Bataillon Sacré était armé, entretenu et entraîné par Thèbes ce qui fait qu’on l’appelait aussi le Bataillon de la Cité.

Il était respecté par l’ensemble des cités grecques alliées ou ennemies pour ces qualités militaires et sa cohésion à toute épreuve.
Ce bataillon est d’ailleurs à l’origine de la formation en binôme pour les militaires qui subsiste encore aujourd’hui dans les armées modernes.

 

III - Les autres bataillons sacrés de l’Histoire

L’exemple du Bataillon Sacré de Thèbes inspira de nombreuses armées à travers l’Histoire qui créèrent leur propre troupe d’élite appelée de la même façon.

On peut ainsi observer :

- La Légion Sacrée carthaginoise qui était composée de 500 jeunes hommes provenant des familles les plus aisées de la cité
- Le Bataillon Sacré des Grecs de l’Epire du Nord, créé le 14 février 1914, et qui permit aux grecs de gagner leur indépendance face aux albanais le 23 février
- Un Bataillon Sacré fut également créé par le gouvernement grec en exil, à la suite de l’occupation de son pays par l’Allemagne nazie, en septembre 1942. Faisant partie des Forces Grecques Libres sous les ordres du général Leclerc, ils furent entrainés par le SAS et sont les ancêtres des forces spéciales grecques actuelles.

 

Forces speciales grecques

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