Plus grande défaite de Rome, la bataille de la forêt de Teutobourg en 8 après J.C. entraîne la mort de près de 20 000 soldats et le repli des romains hors de Germanie.
En 16, Germanicus (alors héritier de l’empereur Tibère) prend la tête d’une armée pour retourner en Germanie et écrase les germains aux batailles d’Idistaviso et du mur des Angrivarii.
I - Contexte
Entre 10 et 11, Germanicus (buste à droite) mène plusieurs campagnes en Gaule pour calmer les troubles qui s’étaient déclarés à la suite de la défaite de Teutobourg.
Une fois la région pacifiée et malgré la volonté impériale d’abandonner la Germanie, il décide de reprendre l’action militaire dans la région et envahit les territoires des Germains avec 8 légions.
En approchant de la plaines d'Idistaviso, les romains trouvent l’armée ennemie de l’autre côté du fleuve Ems.
L’armée traverse alors le fleuve mais emporté par un repli des Chérusques (peuple germain dont Ariminius est issu), la cavalerie batave (alors alliée des romains) les poursuit.
Ils tombent dans une embuscade des Chérusques dont peu s’en sortent grâce à un intervention in extremis de la cavalerie romaine.
Le lendemain, les deux armées se font face dans la plaine d’Idistaviso (près de la ville actuelle de Minden en Allemagne).
II - La bataille d’Idistaviso
Les germains, commandés par Ariminius (le vainqueur des romains à la forêt de Teutobourg), sont entre 45 et 50 000 hommes. Ils se positionnent en ligne avec une forte concentration de troupes chérusques sur la gauche de leur dispositif pour bousculer l’aile gauche romaine.
Les romains disposent de 50 ou 55 000 hommes et se placent face aux germains avec les auxiliaires et les archers puis les légions et les cohortes prétoriennes derrière.
Les chérusques sont les premiers à s’élancer vers 11h du matin. La cavalerie romaine les contre-charge alors et un corps à corps brutal s’engage tandis que le reste des deux armées sont également passés à l’assaut.
Au bout de plusieurs heures de combat, les germains commencent à plier. Ariminius essaya de relancer la bataille mais l’arrivée des auxiliaires gaulois sur sa position le pousse à la fuite.
Le reste de son armée le suit alors que la nuit tombe mais beaucoup sont tués par les archers ou se noient dans le fleuve.
Les romains élèvent alors un tumulus avec les armes des vaincus dont les corps recouvrent la plaine.
Mais ce n’est pas encore terminé …
III - La bataille du mur des Angrivarii
En effet, l’érection de ce tumulus est vue comme une provocation pour les germains qui reviennent alors se battre un peu plus au nord en se positionnant derrière un terre-plein (appelé le mur des Angrivarii, une tribu de la région).
Les romains se lancent d’abord à l’assaut mais butent sur le terre-plein.
Germanicus fait alors reculer ses troupes et ordonne de submerger les germains d’une pluie de projectiles qui cause alors beaucoup de pertes.
Le deuxième assaut romain est alors un succès et bouscule l’ennemi.
Mais les romains et les germains sont alors chacun dans une situation très indélicate en ayant aucune possibilité de retraite parce qu’ils sont bloqués sur leurs arrières par le terrain fait de marécages, de montagne et du fleuve.
La seule façon de survivre est alors de gagner …
Le combat est terrible mais l’équipement et la tactique supérieurs des romains fait pencher la balance en leur faveur, surtout que les germains ne peuvent utiliser leur longue lance.
Consigne est alors donnée par Germanicus de ne pas faire de prisonniers et le massacre dure une partie de la nuit.
IV - Conséquences
Les romains sont clairement vainqueurs lors de ces deux affrontements.
Les chiffres des pertes ne nous sont pas parvenus mais on sait que l’armée germaine est quasiment annihilée.
De leur côté, les romains ont des pertes bien moins nombreuses mais suffisamment importantes pour qu’ils se replient sur le Rhin.
Les deux batailles vengent la défaite de la forêt de Teutobourg mais les romains abandonnent définitivement tout projet d’annexion de la Germanie.
Ils préféreront alors rester sur le Rhin et alimenter la discorde interne des peuples germains pour garder une frontière sûre.