Mansa Moussa n’a régné que 25 ans sur le Mali.
Pourtant, son règne apportera un âge d’or pour l’Empire qui atteindra alors son apogée.
Les productions de son empire (40% des réserves d’or et de sel du monde) font qu’il est considéré comme l’un des hommes les plus riches de l’histoire.
I - Arrivée au pouvoir et pèlerinage
La succession dans l’Empire du Mali au XIIIe siècle est différente de celle que l’on peut observer en Europe à la même époque.
En effet, si l’on avait le même système, Mansa Moussa (aussi appellé Kanga Moussa) n’aurait jamais été sur le trône malien.
Si son grand-père était le frère de Doundiata Keita, le fondateur de l’empire, son père n’a eu aucune influence sur l’histoire du pays.
Mais nous sommes au Mali. La tradition veut que le souverain nomme un représentant de son pouvoir quand il part faire un pèlerinage à la Mecque. Si le représentant fait bien son travail, le souverain doit en faire son dauphin (et donc héritier). Et ce fut Mansa qui fut choisi.
Il monta ainsi sur le trône en 1312 à l’âge de 32 ans.
Quand il partit faire un pèlerinage pour la Mecque en 1324, Mansa était déjà très riche. Et son périple sera très remarqué, au point que le Mali qui n’était pas connu obtiendra une immense renommée.
Parti avec une suite de 60 000 personnes et 12 000 esclaves qu’il équipe entièrement, il donne l’impression de se déplacer avec une ville mobile.
Il distribue d’immenses richesses et donne l’argent pour la construction d’une mosquée chaque vendredi dans le village qu’il visite alors.
Si cet étalage de richesse et les dons sont, dans un premier temps, une chance pour les habitants, la situation se dégrade très vite.
En effet, un tel afflux d’or entraîne une très forte inflation des prix dans les régions qu’il traverse. Il distribuera tellement d’or dans certains endroits (notamment au Caire) que le métal subira une très forte dévaluation. Certains endroits mettront 10 ans à s’en remettre.
II - Règne de Mansa Moussa
Si on sait que l’Empire du Mali s’agrandit sous le règne de Moussa, on a très peu de traces de ses campagnes.
On sait juste qu’un de ses généraux prit Gao en 1325 et que Tombouctou fut conquise par le royaume Mossi en 1330 puis reprise peu après.
En tout, il prendra 25 villes.
Si on à peu de traces de l’aspect militaire de son règne, on connait beaucoup mieux son côté bâtisseur, qu’on a déjà pu entrevoir avec la construction de mosquées lors de son pèlerinage.
Il embellit considérablement les trois villes principales de son territoire (Tombouctou, Gao et Niani sa capitale) avec une attention toute particulière pour Tombouctou.
S’il y construisit des mosquées et des madrasas (une université théologique musulmane, aussi appellé école coranique) comme dans beaucoup d’autres endroits, il en fit un formidable carrefour religieux, culturel et commercial. La ville devint renommée pour son enseignement islamique et fut si prospère que des marchands européens en entendirent parler.
Venise, Gênes et Grenade, les plus gros nœuds commerciaux européens, décidèrent d’ajouter Tombouctou à leurs circuits commerciaux pour obtenir de l’or en échange de différents produits manufacturés.
Ces liens commerciaux permirent à Moussa de nouer des relations diplomatiques importantes avec des pays comme le Portugal, le Maroc ou l’Egypte.
III - Mort du « Lion du désert »
La date de sa mort n’est pas connue puisque l’Empire du Mali n’a pas d’archives écrites connues.
On peut cependant estimer qu’il a pu régner 25 ans et serait donc mort en 1332. Mais d’autres possibilités évoquent une mort plus jeune après son retour de la Mecque ou plus vieux (notamment après 1337).
A sa mort, son empire comprend (en termes de frontières actuelles) le Niger, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée et la Côte d’Ivoire.
Ses descendants hériteront de l’Empire mais ne sauront le maintenir. Il finira par se diviser en une multitude de petits royaumes.
En 2010, pour les 50 ans de l’indépendance du Mali, le pays émit une pièce en or commémorant Moussa.