Strelstsy viendrait du nom « strelets » qui viendrait lui même de « strela » qui signifie « la flèche ».
Strelets se traduit ainsi par « tireur » ou « arquebusier » et c’est exactement ce que sont les streltsy, des fantassins avec des armes à feu comme armement principal.
Les premières unités sont crées entre 1545 et 1550 par Ivan le Terrible (premier Tsar de Toutes les Russies) et on les équipe d’arquebuses. Ces unités sont vite mises à contribution puisqu’on les retrouve lors du siège de Kazan en 1552.
Le service militaire chez les streltsy est à vie ce qui fait d’eux la première infanterie de métier et permanente de Russie.
Ces hommes sont recrutés par les marchands ou les ruraux et sont divisés en deux groupes : les streltsy de Moscou et les streltsy municipaux.
Les streltsy de Moscou sont chargés en premier lieu de la protection du Tsar et du Kremlin et participent aux actions de l’armée.
Mais ils sont également utilisés pour patrouiller la ville, comme police ou comme brigade du feu (pompiers).
Pour combattre les incendies fréquents à l’époque en raison des nombreux bâtiments en bois, point d’eau pour les streltsy. Ils utilisent plutôt leurs haches (qu’ils ont en dotation normale en plus de leur fusil) et des grappins pour détruire les bâtiments indemnes pour couper la propagation du feu.
Les streltsy municipaux étaient utilisés comme garnisons dans les provinces pour protéger les frontières et aider les administrations locales à maintenir l’ordre.
De 20 à 25 000 à la fin du XVIIe siècle, les streltsy compteront jusqu’à 55 000 hommes en 1681 dont 22 500 rien qu’à Moscou.
Une troupe dont chaque homme avait le même équipement (une tunique, le caftan, qui pouvait être rouge, bleue ou verte selon le lieu de garnison et des bottes jaunes) et les mêmes entraînements à effectuer. Entraînement qui perdirent en régularité ce qui finit par diminuer leur efficacité au combat.
Les streltsy étaient souvent mal payés par un pouvoir moscovite souvent en manque d’argent. Les streltsy furent donc autorisés à posséder une ferme pour vendre les biens produits et compléter ainsi leurs revenus. Mais c’était une solution à double tranchant.
Car quel est l’intérêt à partir au combat désormais ? Cela signifiait laisser son exploitation agricole et potentiellement perdre beaucoup de revenus.
Cela faisait donc de ces hommes des soldats relativement peu motivés à aller en campagne.
En campagne, les streltsy se battaient en formation statiques et utilisaient deux formes de tir différentes : soit le tir en volée ou alors la caracole qui consistait pour la première ligne à tirer puis à aller se mettre en dernière ligne pour recharger.
Se montrant efficace au combat ou lors de siège, ils prirent une part importantes aux campagnes militaires russes de la fin du XVIe siècle et de la première moitié du XVIIe siècle.
Mais le manque d’entraînement ou de motivation et l’apparition de nouvelles troupes plus adaptées aux nouvelles façon de faire la guerre vont les faire décliner en importance dans la seconde moitié du XVIIe siècle.
De plus, les retards de salaire et les mauvais traitements par les administrations locales poussent les streltsy à se rebeller plusieurs fois entre 1670 et 1698.
Mais, pendant que les streltsy de provinces ou en bas de l’échelle s’appauvrissent, certains arrivaient à grimper dans l’échelle sociale et dans la hiérarchie et finirent par entrer et influer sur les cercles de pouvoir à Moscou à l’image des cohortes prétoriennes romaines. Ils appuient toute proposition de rejet de l’extérieur et s’opposent aux gens favorables aux innovations occidentales (qui pouvaient les rendre obsolètes).
Même si la personne à laquelle ils doivent s’opposent n’est rien de moins que le Tsar.
Les streltsy se soulèvent ainsi à Moscou en 1698 contre les innovations progressistes de Pierre le Grand (ils avaient déjà essayés de l’empêcher d’accéder au pouvoir en 1692).
La révolte est matée et le corps des streltsy est aboli la même année.
Mais suite à plusieurs défaites contre la Suède en 1700, cette dissolution est stoppée jusqu’à la campagne du Prout en 1711.
Les streltsy sont alors peu à peu intégré à l’armée et ils disparaissent à la fin des années 1720 même si quelques groupes persistent encore en province jusqu’à la fin du siècle.
