1918 voit la défaite de l’Allemagne et la victoire de la France.
Cependant, avec deux conflits en 50 ans (la guerre de 1870 et la Première Guerre Mondiale), la France est méfiante face à un possible redressement allemand et décide de l’écraser.
Lors du traité de Versailles, l’Allemagne est considérée comme unique responsable du conflit et doit payer de très lourdes réparations de guerre. De plus, la Rhénanie (principal centre industriel du pays et unique région frontalière avec la France) doit être démilitarisée.
C’est-à-dire que tout mouvement de troupes ou production d’armements est interdit dans une zone située à l’ouest et à 50km à l’est du Rhin et, s’ils avaient lieu, donneraient lieu à une riposte militaire de la France.
Une présence militaire française fut d’ailleurs maintenu dans la région jusqu’en 1930 pour faire appliquer le traité.
Mais pour Adolf Hitler, désireux de faire de l’Allemagne une grande puissance militaire, la Rhénanie ne peut plus être démilitarisée.
Il avait prévu de reprendre la région en 1937 mais l’actualité internationale va bousculer son planning.
Tout d’abord, la Seconde guerre italo-éthiopienne (avec l’utilisation de gaz de combat par l’Italie) commence en 1935 ce qui détourne l’attention mondiale vers l’Italie et l’Afrique. Les difficultés des pays occidentaux à apporter une réponse et des sanctions communes rapprochent l’Allemagne et l’Italie tandis que les relations franco-britanniques se tendent.
Ensuite, c’est la signature en mai 1935 d’un pacte d’assistance franco-soviétique face à l’Allemagne et sa ratification au Parlement français le 27 février 1936 qui donne à l’Allemagne la raison parfaite pour son opération.
En effet, considérant que ce pacte était dirigé contre l’Allemagne et donc allait à l’encontre des traités prônant la paix entre les nations, le chancelier du Reich prépara la remilitarisation de cette région nécessaire à la défense du pays.
C’est ainsi que le 7 mars 1936, il y a 85 ans, l’opération « Winterübung » (Exercice d’Hiver) fut déclenchée.
3 bataillons de l’armée entrèrent en Rhénanie et des garnisons furent installées dans les principales villes à la plus grande joie de la population (les élections au Parlement allemand qui suivirent donnèrent le « oui » pour la remilitarisation vainqueur à 98.8%).
La réaction française ne se fit pas attendre. Le jour même du déclenchement de l’opération, le chef du gouvernement se déclara choqué de la manœuvre allemande et, le lendemain, donna l’ordre à l’armée de déclarer la mobilisation partielle de la population.
Mais, devant la réticence de l’armée à un conflit contre l’Allemagne et l’arrivée des élections législatives trois semaines plus tard, l’ordre fut annulé.
De leur côté, les britanniques ne réagirent que très peu, considérant que les allemands remettaient juste les pieds chez eux, et ne voulant pas mettre leur sécurité en danger pour si peu.
Les discussions à la Société des Nations ne donnèrent lieu à aucune sanction économique ou militaire contre le Reich Allemand à cause des dissensions entre la France et le Royaume-Uni.
Cette non-réaction donna confiance à Hitler pour continuer sa politique d’expansion avec notamment l’annexion de l’Autriche (l’Anschluss) puis celle des Sudètes en 1938.
Une autre conséquence fut que cette remilitarisation mettait à nouveau la Belgique en danger face à une attaque allemande. S’estimant abandonné par la France et le Royaume-Uni, la Belgique déclara sa neutralité et ira même jusqu’à envoyer des troupes sur la frontière française.