Quand on parle de barde, on a tous en tête l’image d’un bouffon qui fait un peu de musique pour distraire un seigneur lors d’un banquet fastueux.
Notre joyeux musicien étant alors habillé d’un vêtement très coloré et d’un bonnet à grelot.
Eh bien, historiquement, on est loin du compte.
Très loin.
Alors, laissez-moi vous conter la véritable histoire des bardes.
Un lettré sacré qui perpétue la tradition
La majorité des sociétés indo-européenne sont basée sur une division en 3 de la société :
- Une classe de guerrier aux commandes du roi pour défendre le territoire ou l’agrandir
- Une classe de producteurs et marchands (notamment les agriculteurs) pour subvenir aux besoins de la société
- Une classe sacerdotale, c’est-à-dire qui s’occupe du sacré et du religieux. Elle fait la loi et possède le savoir de la société
Les bardes celtes appartiennent à cette troisième catégorie, au même titre que les druides (qui ne font pas de potions magiques, n’en déplaise à Astérix et Obélix) et les vates (qui font office de devins).
Les bardes sont donc des savants celtes ayant des fonctions religieuses qui aujourd’hui relèvent du profane (qui n’est pas religieux). Ils se spécialisent généralement dans l’histoire et la généalogie (pour raconter le lignage des souverains et des différentes familles nobles), la poésie (en contant les mythologies et les épopées des grands héros), la louange, la satire ou encore le blâme (généralement sur la façon dont la société est gouvernée).
Pour exercer son métier, le barde se forme en tant que véritable artiste aux arts du chant et de la musique. Il est vêtu d’une longue tunique bleue, d’un voile et d’un bandeau sur la tête.
On est donc très loin de l’image que l’on se fait des bardes.
En fait, le rôle principal des bardes de l’Antiquité celte est de perpétuer la tradition orale, les celtes préférant nettement l’oral à l’écrit.
Une évolution du Moyen-Age à nos jours
Au Moyen-Age, le barde perd sa fonction sacrée et religieuse pour juste être réduit à un conteur et chanteur. Il a alors comme occupation d’aller de château en château pour chanter les grandes actualités du royaume (mort d’un seigneur, naissance d’un enfant noble, grandes découvertes ou évènements spectaculaires). Ils commencent également à fusionner avec les troubadours. La fin du Moyen-Age verra peu à peu la fin des bardes, des troubadours et des conteurs.
Jusqu’à très récemment.
En effet, depuis les années 70, un véritable engouement est né pour les contes et les conteurs. Ces conteurs modernes s’appuient beaucoup plus que leurs ancêtres sur les écrits que sur l’oral et rajoutent un peu de spectaculaire dans leur façon de raconter pour attirer les enfants et les plus grands. La fonction religieuse a totalement disparu tout comme l’avertissement sur les dangers encourus. Mais ils gardent des fonctions de créateurs de liens social ou encore d’éducation pour les plus jeunes.